I'm come back - cersei

Je venais de passer les six derniers mois les plus difficiles de toute ma vie. J'ignorais comment la mort n'était pas venue frapper à ma porte mais ô grand merci, à présent, j'étais bel et bien de retour à Port-réal. Et la seule et unique chose qui me torturait l'esprit depuis que j'avais posé les pieds dans la capitale était nul autre que, Cersei. Dieu seul sait à quel point elle avait hanté mes pensées durant ces nombreux jours d'absences. Cette femme comptait plus que n'importe qui à mes yeux. Je donnerais ma vie pour elle. Je n'avais pas pu veiller sur elle ces six longs derniers mois, je priais donc pour qu'il ne lui soit rien arrivé. Je ne me le pardonnerais certainement jamais. Je m'étais toujours promis de là protéger, de prendre soin d'elle quoiqu'il arrive, peu importe le danger qui se dressait entre nous. Malheureusement, je n'avais pu tenir cette promesse depuis que je mettais fait embarqué de force dans l'armée du jeune Stark en tant que prisonnier. J'aimais ma sœur, je l'aimais comme jamais je n'avais aimé une autre femme. J'étais fou d'elle malgré sa cruauté. C'était une femme dure, mais nous avions toujours compté l'un sur l'autre depuis le jour où nous sommes venus au monde. Au fil des années un amour incestueux s'est immiscé entre nous et malgré que cela nous soit interdit, il nous était impossible de lutter contre cet amour impétueux.

Je revenais auprès de Cersei d'un pas décidé, mais beaucoup de choses allaient certainement changer. Depuis que ma main avait été tranché par ce satané salopard de Nordien, l'assurance et la confiance qui m'animait autrefois semblait s'être quelque peu dissipées. Comment allais-je pouvoir défendre cette femme qui se tenait à quelques mètres de moi, juste sous mes yeux, si je ne pouvais plus manier une épée convenablement. Mon cœur venait de se heurter à ma poitrine en apercevant simplement sa silhouette. Elle me tournait le dos, je ne pouvais encore apercevoir son magnifique visage. Sans aucune explication, aucune, les larmes me montèrent subitement aux yeux, mais je les contenais. Je rassemble mes esprits, prend mon courage à une main et laisse alors échapper dans un murmure, « Cersei... » Depuis le temps que j'attendais ces retrouvailles, s'il te plait, ne me déçois pas.

Perdue dans mes pensées, je restais inerte, prenant conscience que je n'avais plus rien à accomplir dans ce vaste monde. Mon cher père avait eu la merveilleuse idée de me donner en mariage au seigneur Tyrell. Un jeune homme qui pourrait facilement être mon fils. Cette nouvelle ne me réjouissait guère et me donnait quelques idées sordides pour en finir avec cette vie si ingrate. Que me restait-il ? Mon propre fils avait fini par me détester sans raison. Chaque jour je perdais un peu plus espoir de revoir un jour mon frère, Jamie. Et dieu sait ô combien j'avais besoin de lui à mes côtés. Où était-il à ce jour ? Qu'était-il devenu ? Avait-il perdu la vie ou avait-il préféré fuir cette vie de Lannister et m'abandonner lâchement ? Je finissais par le croire. Je n'avais plus le goût à rien. Ma mort me suffirait amplement. Mais alors que je songeais à l'éventualité de mettre un terme à mes jours, une voix légèrement rocailleuse, qui me provoqua au passage un frisson étrange, résonna dans toute la pièce. Cette voix... Ce n'était pas possible. Cette voix me rappelait étrangement quelqu'un, quelqu'un que j'avais perdu depuis plusieurs mois maintenant. Est-ce un mirage ? Je me retournai alors naturellement  vers cette voix qui venait de prononcer mon prénom pour en connaître l'auteur. Je ne rêvai pas, Jamie se trouvait debout à tout juste quelques mètres. Mon cœur tressauta subitement, je ne réalisais pas vraiment qu'il était là. J'avais du mal à le reconnaitre, tellement il était abîmé. Je restais assise sans bouger, le dévisageant silencieuse. Depuis le temps que j'attendais ce moment, pouvoir à nouveau poser mes yeux sur cet homme. Je m'étais convaincue que jamais ce moment me serait rendu mais il faut croire que les dieux en avaient décidé autrement.

Mes yeux se posèrent ensuite sur le bras atrophié de l'homme que j'aimais d'un amour charnel et passionnel malgré notre lien de sang. Je ne prononçais toujours rien, observant d'un regard sévère mon frère qui avait certainement vécu les pires souffrances de toute sa vie. Mais malgré ça, malheureusement, je lui en voulais. C'était plus fort que moi, je ne pouvais m'empêcher de lui reprocher de m'avoir abandonné, pour ne pas avoir été présent à mes côtés durant ces six longs mois. Il était revenu et pourtant j'avais du mal à le reconnaître. Qu'était-il devenu ?

La réaction de ma sœur ne me surpris guère. Elle restait fidèle à l'image cruelle qu'elle projetait chaque jour, dans n'importe quelle situation. Cette longue séparation ne semblait pas l'avoir affectée. Du moins, c'est ce qu'elle espérait me faire croire en restant de marbre face à mon humble présence. Sans expliquer pourquoi, je fus terriblement déçu d'une telle réaction de sa part. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle se jette en pleure à mon cou mais j'espérais un minimum de compassion. Faut croire que Cersei était devenue encore plus glaciale qu'elle ne l'était déjà auparavant, mon absence n'avait certainement rien dû arranger. Je devais donc seulement me contenter d'un regard sévère ainsi qu'une analyse complète de mon anatomie comme si j'étais une bête curieuse. Un inconnu à ses yeux. Un sentiment dès plus désagréable auquel je n'étais pas préparé. Je me sentis soudainement complètement anéanti. Comment pouvait-elle être aussi cruelle ? Je baissais alors les yeux au sol d'un air coupable. La culpabilité de l'avoir laisser derrière moi contre ma volonté, surgissait à nouveau. Je ne l'avais pas abandonné, je n'avais pas eu le choix, c'est différent.

Cersai n'avait pas bougé de son fauteuil comme si elle désirait garder une certaine distance entre nous. Les battements de mon cœur s’accélérèrent à chaque secondes écoulées. Le silence qui régnait dans cette pièce était dès plus pesant. Cersei était l'unique femme qui avait le don de m'anéantir sans même prononcer un seul mot. Elle était forte, je l'admirais quelque part pour être aussi dure et froide. Je ne savais pas par où commencer, ni quoi lui dire précisément, pour qu'elle m'écoute attentivement. Je me sentais tel un chiot abandonné par ses maîtres. Triste situation.  Je ne devais plus représentait l'homme si désiré, convoité, courageux et intrépide à ses yeux mais simplement, le miséreux qui avait perdu une main dans sa lutte acharnée contre la mort. Malheureusement, Cersai n'avait aucune idée de ce que j'avais pu subir ces derniers mois. Comment pouvait-elle se permettre de me juger ? Car je connaissais ce regard soupçonneux. Je finis par briser ce silence, « C'est moi... Je suis rentré. » Je savais pertinemment que ce n'était pas la meilleure chose à répliquer après tout ce temps. Le ton de ma voix se montrait fébrile et peu fier mais je préférais ignorer son attitude dédaigneuse et relever mon regard avec honneur pour affronter ses yeux remplis de reproches.